On pouvait espérer que les Parlements et Gouvernements issus des dernières élections régionales allaient mener une autre politique et sinscrire en rupture avec les pratiques détestables de lÉtat fédéral.
Il nen est malheureusement rien, au contraire même, puisque la politisation des fonctions publiques régionales et communautaire culmine à des niveaux jamais atteints, particulièrement à loccasion de lintroduction des mandats en Région wallonne et en Communauté française.
Il simpose maintenant de faire létat des lieux et de remettre sur le métier les options que le GERFA défend inlassablement pour les services publics en général et dans ce cas pour les services publics des entités fédérées.
Certes, le GERFA ne limite pas son examen au seul statut du personnel. Il porte également sa réflexion sur le fonctionnement du service public et des institutions fédérées.
Dans cette optique, le GERFA peut apporter sa capacité danalyse des causes structurelles des « dysfonctionnements » constatés, ainsi que des propositions précises et concrètes permettant des réformes de fond.
Fort de lindépendance matérielle et morale de son organisation et de la compétence collective de ses membres présents dans tous les secteurs du service public, le GERFA nexclut à priori aucun domaine de la vie publique de ses préoccupations, à condition que les positions à prendre soient fondées sur un examen sérieux sanctionné par un débat démocratique.
Trois options de base guident son action :
- Il faut mettre un terme à la politisation partisane des services publics (ministères, parastataux et pararégionaux, services communaux, enseignement, magistrature, services de police, A.S.B.L. subsidiées, etc.) au moyen de:
— réformes des carrières mettant en pratique les principes simples que le GERFA a élaborés avec ses membres répartis dans tous les services publics ;
— création dÉcoles dadministration, de magistrature, etc.
- Les remèdes aux maux dont souffre le service public ne résident pas dans la privatisation, mais dans sa volonté des se réformer lui-même. Le service public doit viser cette forme supérieure de rentabilité qu'est l'efficacité sociale. II peut certes apprendre du secteur privé, mais n'a pas de leçon à en recevoir.
- Pluralisme n'égale pas neutralité. L'État et les services publics sont aujourd'hui, à juste titre, critiqués de toutes parts. On leur reproche leurs structures archaïques, leur gestion déficiente et leur politique budgétaire.
Les agents des services publics eux-mêmes ne sont pas épargnés : leur « image de marque » auprès du citoyen est défavorable. On met en cause non seulement le cout quils représentent pour la collectivité face aux services quils lui rendent, mais encore linertie, lirresponsabilité ambiante, la pénalisation de linitiative et le cancer proliférant du clientélisme partisan.
Pour le GERFA, ces critiques souvent justifiées trouvent leur origine, non dans la paresse ou lincompétence supposée de tel ou tel agent, mais dans des structures confiant quasiment tous les leviers de décision à des personnes sélectionnées selon leur allégeance à tel ou tel pilier, parti, syndicat, homme politique local, président de parti, etc., indépendamment du principe dégalité de tous les citoyens devant les emplois publics (article 10 de la Constitution), ainsi que des plus élémentaires vérifications de compétences.
Déjà en 1981, lorsquil sétait constitué autour de quelques fonctionnaires de ministères et parastataux, le GERFA était conscient de ce malaise et souhaitait y remédier.
Il sadresse à présent aux agents des services publics de toutes catégories et de tous niveaux, en ce compris le personnel de lenseignement, des communes, de lordre judiciaire, des forces de police, et ambitionne un rôle de mouvement politique dans la mesure où il aspire à un meilleur gouvernement de la Cité qui se veut pluraliste, dans sa composition comme dans ses pratiques.
Le GERFA ne se contente pas de critiquer, mais sefforce de faire des propositions constructives, pratiques, qui deviendront réalistes lorsquun large mouvement de citoyens, relayé par leurs représentants politiques, sen emparera et exigera une réforme de fond, bien pensée, appliquée avec rigueur.
Depuis un demi-siècle, le clientélisme partisan, qui confie à des structures privées, intégrées aux partis et aux syndicats traditionnels, la gestion de la chose publique ainsi que des emplois quelle procure, na fait que se développer et se professionnaliser, suscitant la création et le développement parasitaire dun ensemble de structures occultes mais dont lexistence est connue de tous parallèle aux organes et procédures officiels dans cesse contournés et biaisés.
Une association de quelques milliers de membres et sympathisants, aussi capable soit-elle, ne peut prétendre renverser un tel système à elle seule, surtout si elle prétend se placer dans le cadre dun système démocratique
1. Le Gouvernement
Le moins que nous puissions constater, cest que le bilan de la Communauté française nest guère positif. La législature a en effet très mal commencé, puisque la coalition socialiste-libérale-écolo a constitué un gouvernement pléthorique huit ministres ! , doté dune dizaine de cabinets représentant un effectif de plus de cinq cents personnes. Le cout des cabinets de la Communauté a atteint le chiffre de 1,2 milliards de francs sur une base annuelle et 6 milliards ou 150 millions deuros pour lensemble de la législature, à quoi il faut ajouter les intérêts, puisque la Communauté est en déficit, et toutes les dépenses plus ou moins camouflées dans les budgets de ladministration, ce qui fait une ardoise totale de 200 millions deuros. Tout ça pour lentretien de structures parasitaires qui doublent ladministration, renforcent le lotissement et lui servent de relais (comme dans les dossiers des mandats et de lAide à la jeunesse où les cabinets DEMOTTE et DUPONT ont joué un rôle-clé).
La multiplication des ministres et des cabinets sest doublée dune incohérence importante puisque léducation a été répartie entre trois ministres, appartenant chacun à une couleur politique différente ; tout le monde convient maintenant que ce schéma était aberrant et quil faut revenir à une unité de direction en désignant un seul responsable politique pour lensemble de léducation.
Trois ministres sont amplement suffisants pour gérer lensemble de la Communauté française, dont 75% du budget est affecté à des dépenses de personnel, largement incompressibles, sur lesquelles lautorité politique na guère de prise.
Sans se monter démagogiques, rappelons tout de même que ce gouvernement pléthorique ne sest guère attelé à la revalorisation substantielle, 2% en 2004-2005 des traitements de ses agents et des enseignants, à lexception notable de ceux des « nouveaux » mandataires qui se sont envolés.
2. Ladministration
2.1. Les mandats
En 2002, le ministre socialiste DEMOTTE a lancé à grand bruit une réforme de la haute administration, en déclarant aux médias médusés que, désormais, les fonctions de direction seront conférées par mandat et que la désignation des mandataires seffectuera sur une base strictement objective, puisque les candidats-mandataires devront obtenir préalablement un brevet de management, décerné après une période de formation et des examens particulièrement sélectifs.
DEMOTTE a menti sur toute la ligne : les fonctionnaires généraux en place ont été réputés détenir le fameux brevet, la plupart dentre eux ont été revêtus dun premier mandat et pour les quelques mandats finalement déclarés vacants, la possession du brevet nest pas requise... puisque la procédure de leur attribution a été suspendue... Les fonctionnaires généraux primomandatés nont pas perdu au change, puisquune prime confortable leur a été versée, prix de l« objectivité » de leur nomination et de leur assujettissement à leur parti. Après cette opération, on peut affirmer que le lotissement de ladministration de la Communauté française a été véritablement institutionnalisé et verrouillé pour une bonne vingtaine dannées, à tel point que lon se demande si elle peut encore garantir les intérêts et les droits de lensemble des citoyens qui ne coïncident pas nécessairement, cela va sans dire, avec ceux des appareils socialiste et libéral et de leurs affidés.
2.2. LAide à la Jeunesse
Dans le dossier de lAide à la jeunesse, la Communauté française a franchi un pas supplémentaire dans le lotissement, puisque son parlement a voté à lunanimité de ses membres présents un décret permettant à des agents contractuels politisés de cette administration, exerçant les fonctions de directeur, conseiller, conseiller adjoint et directeur adjoint, et à eux seuls, de poser leur candidature à leur poste en vue dune nomination définitive. De mémoire du GERFA, jamais un tel cynisme, un tel mépris de lÉtat de droit et du principe dégalité navaient été atteints pour nommer des agents dont la nomination avait déjà été annulée par le Conseil dÉtat en 1994.
2.3. La R.T.B.F.
Le bilan ne serait pas complet si nous ne mentionnions pas les centaines de régularisations dagents contractuels effectuées à la R.T.B.F. (dont elle se garde bien de parler) et lintervention directe des présidents de parti dans la désignation de ses chefs de service en 2003, contrairement aux grands serments de dépolitisation, ainsi que les multiples machins créés à la Communauté française dont lincroyable service daide aux cabinets ! Il fallait linventer !
Pour autant que de besoin, rappelons que le GERFA a toujours défendu lexistence de la Communauté française, que cette position est plus que jamais dactualité, mais quelle nimplique pas que nous accordions un blanc-seing à ceux qui la gèrent si mal et qui en sont indignes.
1. Le Gouvernement
La Région na guère rompu avec sa tradition de gouvernements pléthoriques puisque pas moins de huit ministres (neuf lors de la constitution) ont présidé à sa destinée, épaulés par plus de 600 membres de cabinet ! Tout cela pour appuyer une ou deux administrations où le pouvoir fédéral emploierait au maximum deux cabinets. Cette inflation de personnel politique et de cabinets non seulement coute très cher au contribuable wallon (150 à 200 millions deuros sur lensemble de la législature), mais grippe le fonctionnement de ladministration dont la productivité sen ressent fortement.
2. Ladministration
La Région wallonne a pratiquement doublé ses effectifs en douze ans sans que les services au citoyen wallon et à la collectivité naient augmenté en proportion. Pire, cette augmentation deffectifs a surtout pris la forme de recrutements massifs de contractuels, pour la plupart politisés et devant leur emploi à un quelconque baron du régime.
Certes la Région a organisé les examens mammouth pour tenter de mettre fin au régime des contractuels et surtout pour les régulariser, mais le processus enclenché est extrêmement lent et très protecteur des droits mal acquis des contractuels. De plus, le choix opéré par le gouvernement précédent nétait surement pas le meilleur au niveau de lefficacité administrative : encore une fois, le recrutement de fonctionnaires pour une période de vingt à quarante ans doit être une entreprise soignée et précise en fonction des besoins des services et non une sorte de travail à la chaine où les épreuves de sélection sapparentent de près ou de loin au « trivial poursuit » !
Par ailleurs, pendant toute la législature, ladministration wallonne sest progressivement figée au fur et à mesure que les fonctionnaires généraux, atteints par la limite dâge, la quittaient. En effet, le Gouvernement wallon avait décidé de ne pas pourvoir aux emplois vacants tant que le code de la fonction publique nétait pas entré en vigueur. Ce motif apparemment pertinent en cachait un autre nettement moins reluisant, à savoir que le Gouvernement, et en particulier les libéraux, très clairsemés dans les hautes sphères de ladministration en raison de leur éviction du pouvoir pendant la décennie 90, souhaitaient un rééquilibrage à leur profit que seuls le code et le système des mandats ouverts pouvaient leur donner, alors quun système de promotion classique ne pouvait avantager que les socialistes qui disposaient des ressources humaines nécessaires à tous les échelons de la hiérarchie.
Ce coma clinique de ladministration wallonne a été durement ressenti par ses milliers dagents de plus en plus démotivés dautant que lensemble des promotions a été également gelé dans lattente du code... Cest seulement le 31 décembre 2003 que le code a enfin été publié dans le Moniteur virtuel ; il est entré en vigueur le 1er janvier 2004.
2.1. Le code
Le code ninnove guère, à lexception notable des mandats, et pourrait dès lors sapparenter à une sorte de coordination ; on peut dailleurs sétonner quil ait fallu tant de temps pour le sortir. Il nempêche que la réunion dune série de textes épars est a priori positive et permet une meilleure appréhension du statut du personnel wallon. Même si le code nest guère novateur, il ne sengage pas dans les chemins farfelus de la réforme COPERNIC à lÉtat fédéral ou encore dans les bricolages de la Communauté française. Cest donc un texte sérieux qui devra surement être adapté sur une série de points lorsquil sera confronté à la réalité du terrain. En ce sens, donc, le bilan nest pas négatif.
2.2. Les mandats
Par contre, le système des mandats a déjà permis et permettra un renouvellement du lotissement de la haute administration wallonne au profit des deux familles dominantes : les socialistes et les libéraux. En effet, le texte sur les mandats est rédigé de telle façon quil ne pourra empêcher cette nouvelle opération, ce nouveau pacte auquel les hommes politiques wallons sont particulièrement attachés. En ce sens donc, loctroi des mandats risque, tout comme à la Communauté française, de se révéler une farce complète, si toutefois le terme « farce » est bien choisi pour qualifier lappropriation des emplois publics par des appareils de parti, au détriment de légalité et des exigences de compétence.
Il eût mieux valu, à la Région comme à la Communauté, pourvoir aux fonctions au fur et à mesure quelles se libéraient et appliquer la procédure requise pour loctroi des mandats sans recourir à des dispositions transitoires « sur mesure » .
2.3. Les machins
Pendant cette législature, le Gouvernement wallon et le Parlement nont pas été inactifs et ils ont fait montre dune créativité sans borne dans la création de machins de tous genres (Société wallonne de crédit social, Commissariat à la simplification administrative, cellule audit pour les fonds européens, etc.), véritables réceptacles pour caser les amis, les camarades, ceux qui ont rendu des services, ceux qui ne peuvent plus en rendre. bref tout un monde parasitaire et clientéliste auquel les élus du peuple servent des rentes à vie avec les revenus de la collectivité. Cette pratique, ancrée dans le monde francophone, est inadmissible, altère considérablement limage de la Région et rompt la relation de confiance et destime entre le citoyen et les institutions.
1. Le Parlement
Sur le plan institutionnel, la Région bruxelloise a malheureusement fait les frais dune nouvelle réforme, sous la pression des partis flamands. Ainsi, le nombre de députés bruxellois a été augmenté de 14 unités et porté en conséquence à 89 unités et la répartition entre Francophones et Flamands a été figée à 72 pour les premiers et à 17 pour les seconds ! Cette décision, forcée par les partis flamands, est doublement contestable. Dabord, le parlement bruxellois comptait déjà suffisamment de membres (le même nombre dans une région dun million dhabitants que dans la Région wallonne qui en compte trois millions trois cent mille, soit un rapport de un à plus de TROIS !) pour assurer la représentation correcte de la population bruxelloise dans ses deux composantes linguistiques, dautant que la multiplication de mandats très bien payés est supportée in fine par les habitants qui nen demandaient pas tant et dautant que le parlement bruxellois ne fait guère preuve dune activité débordante
Par ailleurs, le clichage du nombre de représentants flamands et francophones est une véritable gifle au système démocratique et au principe du suffrage universel (un homme, une voix) puisque, quels que soient le nombre de suffrages exprimés pour les candidats francophones et néerlandophones par lensemble des électeurs de la région bruxelloise, le nombre des mandataires est invariablement fixé respectivement à 72 et à 17 ! Il ny aurait plus que 1000 Néerlandophones à Bruxelles quils seraient toujours représentés par 17 députés sur 89 ! La minorité flamande de Bruxelles, qui est surement la minorité la mieux protégée du monde, navait pas besoin de ce nouveau privilège exorbitant et contraire au principe dégalité pour assurer sa survie !
Le bilan institutionnel de cette législature est donc négatif et dautres mauvaises réformes ne peuvent être exclues, dautant que la situation financière de la région na pas été réglée structurellement et implique de constantes négociations financières qui sont toujours payées en termes davancées (pour les uns) ou de reculs (pour les autres) institutionnels. Enfin, noublions pas que les mécanismes de décision de la Région restent extrêmement lourds, puisque la loi spéciale lui impose cinq ministres et trois secrétaires dÉtat avec leurs cabinets respectifs, ainsi que la parité linguistique au niveau des ministres, le président excepté, sans parler de la multiplication des assemblées et exécutifs (les commissions communautaires) et des doubles majorités.
2. Lemploi des langues
Au niveau de lemploi des langues dans ladministration, la situation reste préoccupante. Certes et contrairement aux communes bruxelloises, ce sont les principes applicables aux administrations centrales de lÉtat qui ont prévalu, soit lunilinguisme des agents et le bilinguisme des services ; pour déterminer limportance des cadres linguistiques, il fallait donc évaluer le volume des affaires traitées respectivement en français et en néerlandais et procéder au comptage des dossiers ; alors que dun premier comptage et dune première analyse, on pouvait conclure que la répartition se ferait à raison de 85% pour les dossiers F et 15% pour les dossiers N, le gouvernement bruxellois a conclu un accord politique et a fixé les cadres à raison de 70% pour le cadre français et 30% pour le cadre néerlandais en faisant limpasse sur la règle imposant le comptage des affaires.
À côté de cette entorse manifeste tant à lesprit quà la lettre des lois sur lemploi des langues, il ne faut pas oublier que les emplois à partir du grade de directeur sont répartis paritairement alors que la proportion des Néerlandophones à Bruxelles nexcède pas, dans les meilleurs des cas, 15% de la population totale. À ce niveau, le bilan reste négatif et il simpose de réclamer létablissement des cadres en fonction du volume des affaires et la modification de la règle de répartition des emplois de direction dans un sens plus raisonnable.
3. Laccès à la fonction publique
Sous limpulsion du secrétaire dÉtat à la Fonction publique, le socialiste flamand DELATHOUWER, le parlement a voté une ordonnance permettant laccès à la fonction publique bruxelloise aux étrangers non européens ou plus précisément indépendamment de toute condition de nationalité. Le GERFA a critiqué fermement cette ordonnance qui est manifestement contraire à la Constitution, dautant quil nen voyait pas lutilité depuis lassouplissement des conditions doctroi de la naturalisation. La Cour darbitrage a été saisie du problème et a préféré ne pas se prononcer au fond en déclarant le recours irrecevable par défaut dintérêt.
Le GERFA continue de penser que ladoption de cette ordonnance constitue une faute juridique, indépendamment de la frilosité de la Cour darbitrage, mais également une faute politique dans la mesure où il ne voit pas pour quelle raison un habitant qui ne souhaite pas devenir belge ou dont la demande de naturalisation a été refusée pour des motifs dordre public puisse accéder à ladministration bruxelloise. Au nom du « politiquement correct », les parlementaires bruxellois ont surtout fait preuve de naïveté et de méconnaissance des règles en vigueur dans une administration publique.
4. Ladministration
Dans le fonctionnement quotidien de son administration, la Région bruxelloise a fait moins de vagues que ses consurs, la Communauté française ou la Région wallonne ! Il nempêche quun système de primes particulièrement arbitraire et opaque a été instauré. Épinglons en particulier les primes dites dexcellence dont lattribution très discrète par le conseil de direction ne peut que susciter la réprobation. La Région bruxelloise semble oublier que lopacité ne va pas de pair avec un système de carrière et de statut et que les agents ont le droit de connaitre les heureux bénéficiaires des primes et surtout les motifs pour lesquels elles ont été attribuées.
En conclusion, le fameux « modèle bruxellois » nest pas en létat très convaincant et a surtout permis la multiplication des mandats et la conclusion daccords tarabiscotés, souvent au détriment des règles démocratiques et des intérêts des habitants de Bruxelles, dont la Région est au centre et donc lenjeu de tous les compromis entre Francophones et Flamands. Par ailleurs, les ministres et parlementaires manquent manifestement de format et nont pas été capables dimposer une gestion responsable, prenant en compte la place de Bruxelles comme région à part entière. Et pourtant, ce défi doit être relevé sous peine de voir le statut de la Région constamment renégocié et affaibli.
1. Un statut et non des contrats
Le statut établi par la loi ou le règlement est général et sapplique de manière identique à tous les agents se trouvant dans la même situation.
Tous les citoyens sont égaux devant laccès aux emplois publics : le recrutement nest tributaire que de la compétence et des capacités, sanctionnées en principe par la réussite dun concours.
Une fois sa nomination à titre définitif acquise lorsquil a satisfait à un stage dont la durée est limitée, lagent a droit à la stabilité de lemploi : il ne peut être mis fin à ses fonctions que dans les cas prévus par le statut, soit pour des raisons objectives (âge de la retraite, démission offerte, survenance dune incompatibilité), soit par révocation disciplinaire ou par licenciement pour raison médicale ou dinaptitude professionnelle, au terme de procédures réglées et contradictoires qui permettent à lagent de faire valoir ses droits. Il est à noter que même la suppression dun service public ou de ses missions en tout ou en partie nentraine pas la perte de la qualité de fonctionnaire, mais sa « mise en disponibilité par suppression demploi » , en principe avec maintien du traitement et droit à la réaffectation dans un autre service public.
Lagent a également un droit à la carrière (promotion) selon des critères objectifs (examen, ancienneté, comparaison des titres et mérites...) et des procédures réglées et contradictoires en cas de désaccord.
Ces conditions ne sont pas des privilèges, mais des garanties liées aux lois du service public, en particulier la continuité, luniversalité et laccès égal au service, ce qui nécessite la stabilité des fonctions ainsi que lindépendance et limpartialité de ceux qui les exercent.
2. Des principes généraux établis sur une base constitutionnelle
Actuellement, le statut des agents est toujours réglé par le pouvoir exécutif (arrêtés). Il nous semble fondamental que le statut des agents de la fonction publique comme dans la plupart des pays de lUnion européenne, en Suisse ou aux États-Unis fasse lobjet dun véritable débat démocratique et soit donc fixé par la loi.
Beaucoup de Constitutions étrangères attribuent non seulement au législateur cette compétence en matière de fonction publique, mais édictent souvent elles-mêmes des règles qui leur paraissent fondamentales.
Devraient être soumis à révision :
larticle 107, alinéa 2 (« Le Roi nomme... aux emplois dadministration générale » ), afin dy préciser que les principes du statut des fonctionnaires doivent être établis par la loi, le décret ou lordonnance.
En effet, linterprétation actuelle de larticle 107, en faisant dériver de manière illogique le pouvoir de règlementer du pouvoir de nommer, livre le statut de la fonction publique à la discrétion du gouvernement, ce qui crée un climat dinsécurité juridique et contribue indirectement au fléau de la politisation ;
larticle 10, dont lalinéa 2 énonce le principe de légal accès des Belges aux emplois publics ; ce grand principe peut facilement être bafoué, si deux de ses conditions essentielles : le recrutement par concours et le caractère statutaire des emplois, ne sont pas réalisées. Nous souhaitons donc quun alinéa 3 précise que les emplois des administrations publiques sont pourvus par concours et occupés par des personnes nommées à titre définitif et soumises à un statut légal, sauf exceptions établies par la loi.
3. Des statuts établis par la loi, le décret ou lordonnance
À défaut dune loi (fédérale) applicable à tous les services publics (pouvoirs locaux compris) qui permettrait de dégager des principes et des droits communs, notamment lobjectivité du recrutement et la mobilité, (condition nécessaire dune véritable garantie de lemploi), et éviterait une inflation règlementaire totalement stérile, le GERFA préconise au moins :
une loi fédérale pour les principes du statut de lensemble de la fonction publique fédérale ;
un statut commun aux agents des services et des personnes publiques relevant de la compétence de la Communauté française, de la Région wallonne (y compris les pouvoirs locaux) et, sinon de la Région bruxelloise, au moins de la Commission communautaire française, qui garantirait la mobilité entre eux (accord de coopération soumis à lassentiment des assemblées ou, plus démocratiquement, délégation de la compétence normative aux parlementaires de la Communauté) ;
une concertation, au sein de la Conférence interministérielle de la Fonction publique, sur les modalités techniques déquivalence des grades et des échelles barémiques entre lÉtat fédéral et les Communautés et Régions, si lon veut éviter un cloisonnement absolument étanche.
4. La priorité à lemploi statutaire
Il simpose de prohiber les recrutements sous statut précaire dans les services publics (contractuels et contractuels subventionnés) et dabroger les dispositions légales et règlementaires qui les permettent. Trop souvent en effet, pour de bonnes ou de mauvaises raisons, les autorités administratives privilégient le recrutement contractuel, ce qui ne manque pas dinterférer dans le recrutement définitif ultérieur si lagent contractuel est lauréat dun examen.
Il faut donner la priorité aux lauréats des concours organisés par le Secrétariat permanent de Recrutement (S.P.R.) et qui attendent dans les réserves de recrutement.
Pour combler les besoins de personnel, il faut enfin organiser efficacement le système de mobilité.
5. La dépolitisation commence par le sommet
Au cours des dernières années, de nombreux dysfonctionnements sont apparus dans le recrutement puisque le système des mandats permet la politisation systématique de la haute fonction publique communautaire et wallonne.
De la qualité du recrutement dans les services publics dépend en grande partie la qualité des services qui sont rendus à lusager.
Par ailleurs, le recrutement dagents définitifs engage le service public dans des termes longs (parfois quarante ans pour un agent engagé à 25 ans) et pour des sommes importantes (plus de deux millions deuros pour un agent de niveau 1).
La procédure de recrutement doit donc permettre la sélection des candidats les plus compétents et les mieux adaptés à la fonction tout en respectant le principe dégalité, sous peine de ne pouvoir disposer des ressources humaines indispensables à un fonctionnement efficace.
1. Principe dégalité : le concours
Seul le concours (qui implique un classement auquel lautorité ne peut déroger, contrairement à lexamen, où elle choisit à son gré parmi les candidats ayant réussi) ouvert à tous les candidats réunissant les conditions (règlementaires) prévues est capable datteindre cet objectif.
Cela implique un appel public aux candidats publié au Moniteur belge et par les moyens de communication les plus appropriés. Encore faut-il que ces concours soient organisés sérieusement. Pour ce faire, il est nécessaire :
que les concours soient organisés par un organisme public indépendant de lautorité administrative qui recrute ;
que les jurys de sélection soient composés de personnes extérieures à ladministration qui recrute ou en tout cas que les membres de ladministration qui recrute ny soient pas majoritaires.
2. Comment sélectionner les plus compétents ?
Une fois acquis le principe de la sélection par concours, il simpose que ceux-ci sélectionnent les meilleurs par des épreuves approfondies. En particulier, le GERFA insiste sur le fait que les épreuves doivent avoir un contenu précis permettant de détecter les connaissances et le savoir-faire correspondant à la fonction à pourvoir ; les épreuves ou tests psychologiques ne peuvent jouer de rôle fondamental dans une procédure de recrutement et peuvent tout au plus servir dindication générale.
Lensemble des services publics, donc y compris les communes, les provinces, lenseignement, etc., doivent être soumis au principe de concours et une agence de recrutement pour ces services publics doit donc être créée.
Cela étant précisé, il est possible que les politiques, plutôt que détendre les compétences déjà limitées du S.P.R. (qui organise les examens de recrutement pour les ministères et organismes publics fédéraux, communautaires et régionaux), les restreignent encore et prennent donc une direction opposée à ce que le GERFA préconise.
Cest dailleurs ce qui sest produit pendant la dernière législature, puisque le Gouvernement fédéral a remplacé le système du concours par le système de lexamen, ce qui a un effet immanquablement sur les procédures de recrutement dans les entités fédérées.
De même, en cas dabandon, pour les Régions et les Communautés, de lobligation de passer par le S.P.R. pour le recrutement des agents définitifs, abandon qui semble programmé par le nouvel arrêté royal « fixant » les principes généraux, le GERFA proposera la création, au niveau de la Communauté française, dune agence de recrutement indépendante, compétente pour tous les pouvoirs publics francophones.
Cette réforme permettrait dabord aux Francophones de ce pays de se doter dun début dappareil dÉtat et donc de renforcer la solidarité entre les diverses entités francophones en leur faisant partager un organisme commun et une philosophie de recrutement commune. Par ailleurs, il sagit également de donner un signe, de sortir les Francophones de la politisation ambiante et de faire le pari dune Communauté française abandonnant définitivement ses habitudes de lotissement pour en venir à un État moderne et véritablement démocratique, facteur évident dun renouvellement de mentalité et moteur dun redéploiement social et économique.
Le déficit de formation professionnelle des agents des services publics est énorme. Malgré les moyens importants qui y ont été consacrés, on ne peut sempêcher de constater quon nest jamais sorti dun certain bricolage ambiant, fortement teinté de tourisme, faute pour lautorité davoir déterminé ses objectifs et un plan daction
Pourtant, la formation des agents doit être une préoccupation stratégique pour tous ceux qui gèrent des services publics.
Cette formation a pour but de donner aux agents les ressources nécessaires pour assumer efficacement leurs missions ; la formation doit également rappeler aux agents les règles essentielles dun État de droit, qui implique notamment le respect constant des principes de bonne administration et de bonne foi dans les relations avec lusager.
Le GERFA propose donc la création dune véritable École dAdministration qui sera chargée
1 ° de la délivrance des brevets dans le cadre du système du BARÈME-PLAN ;
2° de la formation des futurs administrateurs dans le cadre de la CARRIÈRE PROGRAMMÉE ;
3° de la délivrance des brevets de directeur de la formation (responsable de la formation dans un ministère ou un organisme public).
À côté de ces missions statutaires, lÉcole dAdministration assume également des missions de coordination ou dexécution
1° en matière de préparation aux examens de carrière ;
2° en matière de formation professionnelle.
Le GERFA estime que la formation des fonctionnaires relève de la compétence des Communautés : il demande dès lors la création de trois écoles dadministration (francophone, germanophone et néerlandophone) pour tous les fonctionnaires fédéraux, régionaux, communautaires, ainsi que pour ceux des services publics locaux (communes, provinces, etc.). Par leur capacité de sélection objective des futurs fonctionnaires généraux ainsi que par leur capacité à insuffler une véritable culture de service public, ces écoles doivent devenir la clé de voute de la réforme.
Il convient de rappeler que l« école dadministration » créée par la Communauté française ne répond pas aux exigences émises par le GERFA (établissement indépendant, ouvert à tous les fonctionnaires francophones, assumant une politique globale de formation qui implique des programmes spécifiques adaptés aux besoins de ladministration), tant sur le plan de son organisation et de son indépendance que sur le plan de ses compétences. Il sagit en effet dune école dadministration-croupion, limitée à la seule Communauté française, déjà dirigée par un agent politisé, qui se borne a délivrer les brevets de direction mal construits et peu utiles puisque la plupart des fonctions de management pour lesquelles le brevet est requis ont déjà été attribuées.
Si cette école peut servir de publicité au Gouvernement de la Communauté française, elle nest guère de nature à contribuer à la promotion dune nouvelle fonction publique efficace.
Quant à la Région wallonne, si le nouveau code prévoit lexigence du brevet pour les fonctions décernées par mandat, il est par contre muet sur ses modes dattribution, ce qui en dit long sur la volonté de la Région wallonne den faire un système réel de sélection.
1. Au niveau A (niveau 1)
Le GERFA réclame résolument un autre type de carrière pour les agents publics. En effet, les techniques anciennes de promotion ne permettaient pas de sélectionner des hauts fonctionnaires toujours compétents et imposaient à tous les degrés de la hiérarchie une politisation intense. Quant au système de mandat dans sa première phase, il na fait que renforcer encore la politisation des hauts fonctionnaires, tout en augmentant substantiellement leurs revenus !
Le système de mandat dans une deuxième phase ne pourra fonctionner correctement sil nest pas lié à lobtention dun véritable brevet décerné par une véritable école dadministration (voir infra et supra).
Le GERFA propose un nouveau système qui a pour objectif, dune part, de dépolitiser les grades moyens (rangs 10 et 13), et, dautre part, dimposer aux futurs fonctionnaires généraux des conditions de compétence minimales.
Pour les grades moyens, le GERFA préconise ladoption dune nouvelle technique : le
barème-plan. Le fonctionnaire ne changerait plus de grade, mais après des laps de temps déterminés, il changerait déchelle barémique.
Ainsi, si lon se réfère aux dénominations des grades en usage dans ladministration fédérale, le fonctionnaire commencerait sa carrière au barème 10A, après 4 ans, il passerait au barème 10B, après 6 nouvelles années, il passerait au barème 10C, après 6 nouvelles années au barème 13A et après 6 dernières années au rang 13B, tout en restant à son grade dorigine (par exemple : attaché).
Il faut noter que cette réforme nentrainera pas de frais supplémentaires, puisquil suffit de projeter les proportions actuelles des échelles sur les longueurs des paramètres de changement déchelles barémiques.
Il est évident cependant que cette carrière ne devrait pas être totalement automatique. Pour pouvoir bénéficier des différents barèmes, lagent devrait réunir une série de conditions objectives telles que présentation et défense dun mémoire, obtention de différents brevets, etc.
Cette réforme a pour conséquences principales de « départisaner » les fonctionnaires moyens, de supprimer les systèmes de quotas par parti et de retourner à des règles simples et automatiques.
Pour les fonctionnaires généraux (chefs dadministration ou adjoints de chefs dadministration), le projet du GERFA a pour but essentiel de concilier compétence et choix politique. Il est le fait dun double constat, dune part que lautorité politique veut choisir ses fonctionnaires généraux, dautre part quil faut limiter ce choix à des agents compétents.
Il simpose de créer une réelle carrière pour les fonctionnaires généraux basée sur trois axes :
1° un concours ;
2° une période de formation ;
3° des mandats de direction.
Tout agent de niveau 1 comptant 6 années dancienneté pourrait présenter un concours de capacité dun haut niveau dexigence.
Après ce concours, le lauréat doit suivre une année de formation organisée en Belgique par lÉcole dAdministration. Au terme de cette année et après réussite dun examen, le candidat est revêtu du grade dadministrateur (barème 13B). Cest uniquement parmi les administrateurs que lautorité politique peut choisir ses fonctionnaires généraux pour des mandats limités et renouvelables, à lissue desquels ils retrouvent leur grade dorigine.
Avantages du système :
1 ° le choix est limité à des agents qui ont acquis un minimum de compétence ;
2° par le mécanisme des mandats, les fonctions ne sont pas monopolisées pour des termes de 20 ans et plus ;
3° une collaboration plus étroite entre les fonctionnaires dirigeants et lautorité politique permet une réduction drastique des effectifs des cabinets ministériels.
2. Aux niveaux B et C (niveaux 2+ et 2)
Trois principes doivent être respectés dans la réforme de la carrière à ces niveaux.
Dabord, il y a lieu de garantir le passage au niveau supérieur par un concours daccession organisé par le Secrétariat permanent de Recrutement et basé sur des matières utiles à la fonction.
Ensuite, un système de barème-plan doit être instauré, du barème de base aux barèmes intermédiaires.
Enfin, un examen « haut de gamme » permettant laccès au dernier grade du niveau (grade de commandement ou de spécialisation) doit être organisé ; cet examen permettrait de sélectionner les véritables chefs de bureau dont le service public a besoin.
3. Aux niveaux D et E (niveaux 3 et 4)
Deux principes doivent être prévus dans la réforme de la carrière à ce niveau.
Dune part, il y a lieu de garantir le passage au niveau supérieur par un concours daccession organisé par le Secrétariat permanent de Recrutement et basé sur des matières utiles à la fonction.
Dautre part, un système de barème-plan doit être instauré pour lensemble du niveau.
1. Enseignants de la Communauté
Les enseignants des écoles de la Communauté doivent être recrutés par voie de concours, organisés par ou sous le contrôle dun organisme indépendant, garantissant une sélection sérieuse et objective et permettant détablir un classement des lauréats auquel le Ministre ne peut déroger ; les nominations à titre définitif doivent être accélérées (un délai de deux ans nous parait un grand maximum).
2. Enseignants des autres écoles publiques
Le recrutement des enseignants des écoles communales et provinciales devrait être organisé également par voie de concours et selon les mêmes principes que ceux que nous proposons pour le recrutement des agents des administrations locales et régionales.
3. Enseignants des écoles privées
Le paiement par la Communauté de subventions-traitements à lenseignement privé devrait impliquer en contrepartie que les enseignants soient recrutés également par voie dexamen, quils bénéficient des mêmes garanties en matière disciplinaire et de droits de la défense que leurs collègues de lenseignement public et que leur carrière ne puisse être compromise parce quils exercent des libertés constitutionnelles ou des droits civils et politiques reconnus à tous.
Laccessibilité du service public doit sentendre dans un sens large. Laccueil téléphonique ou dans les locaux du service concerné est primordial, mais nen demeure pas moins une condition minimale de laccessibilité si on la considère du point de vue de l« égalité daccès » . Laccessibilité commence bien avant le contact direct entre un usager et un service public quelconque et doit donc sentendre comme la possibilité pour lusager dêtre le mieux servi quels que soient ses horaires de travail, son mode de déplacement ou sa mobilité.
Dans cet esprit, il convient dencourager le recours aux méthodes modernes de transmission des documents sans déplacement de lusager et une simplification radicale des formalités, en parlant du principe que les administrations doivent, lorsquil leur appartient de les établir, échanger directement entre elles les documents requis pour la constitution des dossiers au lieu dastreindre les usagers à de multiples démarches.
À cet égard, on ne peut dire que les progrès aient été significatifs. Les administrations régionales et communautaire continuent à multiplier les demandes et nont guère fait preuve dinteractivité. Par ailleurs, alors que la plupart des services ont accès au Registre national, il parait inadmissible que de nombreuses administrations requièrent encore des copies dacte de naissance du demandeur.
1. Laccueil courtois et efficace, un principe de base
Quil se rende sur place ou cherche à obtenir un renseignement par téléphone, lusager des services publics est en droit de recevoir un accueil correct et aimable et dêtre orienté efficacement vers le service ad hoc, le cas échéant.
Cela suppose pour les agents concernés, préposés à laccueil et aux renseignements, une formation appropriée à laccueil téléphonique, à la communication et/ou à la gestion des plaintes mais aussi une bonne information sur les missions des différents départements, les déménagements de ceux-ci, et ce afin déviter que linterlocuteur ou le visiteur ne se retrouve, après un « jeu de piste » fastidieux, à la case départ...
2. Ladaptation des heures douverture
Pour répondre aux besoins de la population, les services devraient être accessibles en dehors des heures habituelles de travail. Il serait opportun, là où cela ne se fait pas encore, de prévoir une permanence pendant les heures de table, de midi à deux heures, ainsi que des « nocturnes » certains jours, jusquà 19 heures par exemple, ainsi quune ouverture le samedi matin.
De telles mesures, pour être efficaces, ne doivent toutefois pas être appliquées de manière automatique et uniforme, et devraient être précédées dune consultation des usagers.
3. Laccessibilité des lieux : pour une égalité daccès
Ladministration doit tenir compte de tous les publics auxquels elle sadresse. Ainsi, les citoyens ou les usagers doivent pouvoir sy rendre facilement via les transports en commun. De la même façon, les lieux devraient être rendus accessibles aux personnes à mobilité réduite.
De même, les parcages des services publics doivent être accessibles aux citoyens qui se rendent dans une administration, moyennant évidemment demande préalable.
4. Une information accessible et transparente
4.1. Linformation sur le recrutement
Dès le début de la législature précédente, le Gouvernement VERHOFSTADT a supprimé lAgenda du S.P.R. qui donnait mensuellement aux candidats à un emploi dans la fonction publique une information claire et précise moyennant le paiement dune somme modique. Désormais, le candidat à un emploi public est contraint de consulter le site confus SELOR.be sur lequel il ne trouve pas toujours les informations utiles. Cet agenda du S.P.R. ne coutait pas très cher et représentait un instrument dinformation efficace et fiable. Le GERFA propose donc de rétablir cet outil, en améliorant toutefois les informations qui y sont contenues (notamment sur le programme des examens) mais surtout en étendant son champ dinformation à tous les services publics. Ainsi, à linstar de ce qui se fait dans dautres pays, les citoyens candidats à un emploi public disposeront directement de toutes les informations utiles sur tous les recrutements envisagés dans le service public. Il est bien évident que le rétablissement de lAgenda nimplique nullement la suppression du site du S.P.R. qui doit au contraire être amélioré.
À défaut dobtenir le rétablissement de lagenda pour lensemble de la fonction publique, le GERFA réclame lédition dun instrument équivalent pour les entités fédérées francophones et ladministration bruxelloise.
4.2. Linformation légale
Par les articles 472 à 478 de la loi programme (l) du 24 décembre 2002, la diffusion du Moniteur sur papier a été supprimée et les citoyens sont priés de consulter le site Internet du Moniteur belge. Toutefois, lédition papier ne disparait pas tout à fait puisque trois exemplaires sont toujours imprimés et sont déposés respectivement à la Bibliothèque royale dans le cadre de la loi du 8 avril 1965 instituant le dépôt légal, au ministère de la Justice et au siège du Moniteur.
Désormais, les citoyens ne sont plus placés sur un même pied et leurs possibilités de consultation et lefficacité de celle-ci dépendront grandement de leurs moyens informatiques et donc de leur situation financière et sociale.
On peut se demander également si la publication des lois et règlements sur le site Internet du Moniteur est suffisante pour considérer quelle entraine dans les dix jours, sauf disposition contraire, leur entrée en vigueur, puisquelle nécessite un équipement informatique lourd, une connexion à débit rapide et quelle ne permet pas, à première vue, de prendre connaissance facilement et rapidement de lensemble des textes repris sur le site.
Dans la mesure où le Moniteur publie également les textes règlementaires des Régions et des Communautés, lÉtat fédéral a porté atteinte à leurs prérogatives et devait au minimum requérir leur avis avant de modifier le mode de publication des décrets, ordonnances et arrêtés régionaux et communautaires.
En décidant la suppression du Moniteur papier, le Parlement fédéral a manifestement pris une décision légère et inconséquente qui fragilise lÉtat de droit. En effet, la décision prise viole le principe dégalité des usagers et les exigences minimales requises pour la connaissance de la loi, de même que les règles répartitrices de compétence, tout en sous-estimant les risques de fraude et de mainmise sur le système
Compte tenu des éléments développés ci-dessus, le GERFA réclame donc le rétablissement de la version papier du Moniteur qui coexistera avec la version électronique diffusée sur lInternet.
À défaut, le GERFA réclame la publication dun journal officiel francophone pour les textes réglementaires des Régions, de la Communauté et de la Commission communautaire française.
Afin de restaurer la confiance entre lautorité et le citoyen, il simpose de renforcer plusieurs normes.
1. Des actes administratifs motivés
Certes, la loi du 29 juillet 1991 impose que les actes soient motivés en fait et en droit. Cette exigence légale doit cependant être mieux suivie dans son esprit. En particulier, les motivations automatiques ou non adéquates doivent être prohibées, de telle façon que le citoyen destinataire de lacte connaisse directement ses motifs réels.
2. Le respect de la publicité
Si larticle 32 de la Constitution a établi le principe de la publicité des actes administratifs, il en a malheureusement délégué lexécution à lÉtat fédéral et aux entités fédérées. Le citoyen se trouve donc confronté à une difficulté majeure : quelle est la loi, le décret ou lordonnance qui est applicable à sa demande de publicité ? Il ne faut pas que la publicité, qui constitue une avancée pour les droits des citoyens, se mue en piège juridique et quil faille consulter des juristes pour connaitre le droit applicable et la procédure à suivre pour lobtention dun acte administratif.
Il simpose donc, quà linstar de la motivation, un régime unique de publicité soit établi qui concerne lensemble des actes administratifs des autorités administratives et quune seule commission (mais deux sections linguistiques) daccès aux documents administratifs soit compétente en cas de litige.
Enfin, cette commission doit disposer dun pouvoir de décision (et non dun simple pouvoir davis) et pouvoir ordonner à lautorité administrative la communication des pièces demandées.
Notons à cet égard quil y a lieu de donner les moyens suffisants à cette commission pour quelle puisse rendre ses avis (ses décisions) à bref délai, sous peine de rendre sa saisine inutile.
Le principe de publicité, pour ne pas être une obligation purement formelle, a pour corolaires :
laccessibilité réelle à linformation sans formalités ni cout dissuasifs, la lisibilité des documents ;
linformation claire et complète des usagers sur leurs droits et les voies de recours et de réclamation qui leur sont ouvertes.
1. Le référendum
Il faudrait régler son compte au postulat idéologique de larticle 33 de la Constitution, qui accorde implicitement à la représentation parlementaire le monopole de lexercice de la souveraineté : le véritable Souverain, cest le(s) peuple(s), qui doit pouvoir se prononcer tant directement par le référendum, quindirectement par lélection de ses représentants ; la présomption selon laquelle la représentation exprime de manière infaillible la volonté générale est parfois contraire aux faits.
Linstitution du référendum de décision est devenue indispensable si lon veut éviter un divorce croissant entre les responsables politiques et les citoyens, donc des dérives dangereuses pour la démocratie et les libertés : elle doit être préalable à toute nouvelle remise en question des structures institutionnelles.
Si le référendum aux niveaux local et régional est assez généralement prôné, les réactions de lopinion publique aux dernières réformes de lÉtat et les débats sur le traité de Maastricht dans plusieurs pays européens montrent quil faut aller plus loin.
En effet, le référendum nest pas incompatible avec le fédéralisme pourvu quil soit aménagé : en Suisse, une initiative populaire nest adoptée que si elle obtient la majorité à la fois dans lensemble du pays et dans plus de la moitié des États fédérés (cantons) ; en Belgique, on pourrait exiger la majorité dans chacune des trois Régions. Ceci ne concerne pas les scrutins à organiser pour fixer les limites des Régions : ici, cest, en saine démocratie, aux habitants des communes et quartiers concernés et à eux seuls de se prononcer.
En conclusion, le GERFA considère que devant la gravité de la crise de la représentation politique que connait ce pays, linstitution du référendum, sans cesse différée, doit maintenant avoir la priorité sur toute autre réforme institutionnelle et que devraient dorénavant être soumis à la ratification populaire :
1° les modifications de la Constitution et des lois spéciales de réforme de lÉtat, ce qui répond par ailleurs aux objections relatives à lobsolescence de lactuelle procédure de révision constitutionnelle ;
2° les traités visant à élargir lUnion européenne ou à en modifier les institutions ;
3° les lois civiles et pénales qui règlent les problèmes communément qualifiés d« éthiques » et qui ont pour enjeu le statut et les droits fondamentaux des personnes.
2. Une véritable Cour constitutionnelle
Le GERFA opte clairement pour la création dune Cour constitutionnelle, au-delà de lélargissement des compétences de la Cour darbitrage au contrôle du respect des droits énoncés au titre II et des dispositions fiscales de la Constitution.
Une véritable Cour constitutionnelle doit :
avoir une compétence générale en matière de contrôle de constitutionnalité des lois et décrets, et donc être aussi la gardienne du respect des règles démocratiques (par exemple, en matière de délégations du pouvoir législatif par des lois-cadres ou de pouvoirs spéciaux, ou de conformité des traités internationaux à la Constitution avant leur ratification) ;
être investie du contrôle de régularité des élections législatives et de la vérification des pouvoirs des membres des assemblées parlementaires, nul ne devant être juge en sa propre cause ;
être composée exclusivement de magistrats professionnels, issus de préférence de la Cour de cassation et du Conseil dÉtat. La jurisprudence de la Cour darbitrage, qui considère que le fait, pour un de ses membres, davoir pris part antérieurement au vote dune loi déférée à sa censure, ne constitue pas en soi une cause de récusation, ne peut que renforcer le bien-fondé de cette exigence.
Il faudra par contre veiller à endiguer le recours aux questions préjudicielles, voire remettre ce mécanisme en question, car certains plaideurs en abusent manifestement pour empêcher que justice soit rendue dans des délais raisonnables et accroitre le cout des procès.
3. Les juridictions administratives
La prise de conscience par le citoyen de ses droits a entrainé une augmentation du volume du contentieux administratif qui se trouve dès lors confronté à un double défi :
absorber et régler une masse de litiges toujours plus importante ;
rendre la justice dans un délai raisonnable.
Le contentieux administratif est émietté entre, dune part, une série dorganes juridictionnels souvent peu connus et peu accessibles (députation permanente, commissions diverses), et dont limpartialité nest pas toujours garantie, et, dautre part, le Conseil dÉtat. Enfin, il faut regretter que le Conseil dÉtat devient de plus en plus lent et ne garantit plus au citoyen le droit de voir son affaire jugée dans un délai raisonnable.
Pour résoudre ces différents problèmes, le GERFA propose la création dun système cohérent de juridictions administratives.
Afin de réduire lencombrement du Conseil dÉtat, il propose de limiter sa compétence de juridiction aux actes règlementaires émanant des autorités administratives fédérales, communautaires et régionales et aux recours en cassation dirigés contre les décisions des juridictions administratives du 1er degré.
Par ailleurs, il propose la création de juridictions administratives du 1er degré (une par province) compétentes en matière de recours contre les actes individuels et contre les actes règlementaires des autorités locales, à lexception des litiges relatifs aux communes à statut spécial, qui doivent relever de chambres bilingues du Conseil dÉtat.
Cette réforme devrait avoir des effets importants sur la gestion du contentieux, mais ne permettra pas déviter à terme un renforcement des moyens du Conseil dÉtat.
Ce dernier devra faire lobjet dun audit sérieux pour remédier à des défauts manifestes dorganisation. Par ailleurs, la loi devra lui imposer des délais précis pour traiter les affaires : en particulier, un délai devra être prévu pour le dépôt du rapport de lauditeur de même que pour la communication des arrêts, après que les débats ont été déclarés clos.
La création des tribunaux administratifs ne représente cependant pas la panacée et larriéré nest pas le seul mal dont souffre le Conseil dÉtat. Alors que le pouvoir judiciaire a fait lobjet dune réforme profonde pour objectiver les nominations de magistrats, le même travail nest même pas amorcé en ce qui concerne le Conseil et il parait aller de soi que les magistrats du siège soient tous politisés sans que personne ne semble sen émouvoir.
La aussi, un travail doit être fait pour dépolitiser les nominations au Conseil dÉtat et la piste suivie par le pouvoir judiciaire mérite surement dêtre analysée. Certains rétorqueront que la politisation des magistrats na pas dinfluence sur leur façon de juger. Si, pour la plupart, ce principe est vrai, dautres jugent parfois politiquement, surtout quand lintérêt de leurs protecteurs est en jeu ou quand le requérant déplait.
Lauditorat nest pas non plus sans tache. Même si ses membres sont recrutés par concours, on peut sétonner que ce soit le Conseil dÉtat lui-même qui organise seul les épreuves et que les magistrats politisés jouent donc un rôle important dans la sélection des candidats. La aussi, il y a matière à réfléchir et il serait souhaitable dassocier des experts extérieurs à lorganisation du concours.
Si lobjectif poursuivi par les décideurs politiques est bien dapporter des changements conséquents au fonctionnement du système dans sa logique actuelle, il est difficile dimaginer que lon puisse y parvenir en faisant léconomie dune refonte de la fonction administrative en vue de la dépolitisation de ses rouages. La réforme préconisée par le GERFA est donc un élément capital, sinon le véritable levier du changement.
La politisation des administrations est dénonçable non seulement parce quelle est contraire au principe dégalité, mais aussi parce quelle est à lorigine de perturbations qui ont pour effet pervers de desservir plutôt que de servir les citoyens dans leurs rapports avec la fonction publique.
Quil soit envisagé en sa qualité dusager des services publics, demployé de la fonction publique, ou encore de contribuable, aucun citoyen ne profite sur tous les plans du système parallèle en vigueur. Tout interlocuteur des acteurs publics ne peut en effet retirer quun bénéfice illusoire et limité de rapports privilégiés quil entretiendrait avec eux comme « client ».
Les interactions entre les deux pôles que sont la fonction publique et le monde politique peuvent prendre de multiples formes.
Dans un tel système, la « gestion des ressources humaines » est la plupart du temps basée sur des considérations liées au pouvoir et non nécessairement liées aux compétences des individus ou à leur mérite. Aucun poste stratégique, par exemple, ne se voit confié à un agent qui en aurait les compétences sans en avoir en même temps le « droit politique » . Les motivations qui président à lengagement, la promotion ou tout autre aspect de la gestion du personnel conduisent dès lors à des organigrammes dénués de sens et de pragmatisme. Les avatars de la dernière réforme sont à cet égard révélateurs.
Cette incohérence interne trouve son pendant à léchelle du vaste organigramme de la fonction publique, dans le manque de coordination entre institutions, parastataux, ministères, et autres instances publiques. Nombre de regroupements ou éclatements de services, départements ou ministères ont bien souvent pour toile de fond des conflits dintérêts ou de compétences imperceptibles pour le profane. Il arrive par exemple que des dispositifs entiers soient mis en place dans le seul but den contrecarrer dautres qui ont bien sûr les mêmes missions.
Ce ne sont pas les seuls exemples de gaspillage de ressources. En effet, dans la mesure où la logique partisane domine un système qui par ailleurs est soumis à des obligations et au respect de procédures, elle oblige les agents de la fonction publique, quelle soumet à sa volonté, à consacrer une part parfois considérable des ressources dont ils disposent à la couverture de leurs agissements.
La temporalité propre à chacun des deux pôles susmentionnés constitue un autre élément de déstabilisation des administrations. Dune part, la gestion du temps au sein des administrations, rythmée par les urgences politiques clientélistes ou autres, peut empêcher à certains moments toute planification même à moyen terme. Dautre part, la période préparatoire aux élections, qui dure en vérité au moins un an, correspond à un « gel » de certaines administrations qui sont le point de chute des cabinets ministériels, les places bloquées ne faisant pas lobjet de remplacements comme il se devrait.
Ainsi, certaines administrations hautement stratégiques sont véritablement en état de siège. Elles sont le lieu de combats décidés, délibérés, marchandés, ailleurs, sous le nom propre de négociations, par les stratèges que sont les membres des cabinets ministériels. Elles apparaissent alors comme « décentrées » , car dépossédées des moyens et du pouvoir qui leur permettraient de remplir leurs missions initiales, elles tournent sur elles-mêmes sans plus beaucoup de contacts avec la réalité qui les entoure.
Il est paradoxal que lorganisation des administrations soit basée, et leurs priorités établies, en fonction dimpératifs qui sont la plupart du temps étrangers à la volonté de service au public et de satisfaction du citoyen. Cette intrusion du politique dans la vie administrative se fait souvent au nom du principe qui veut que la fin justifie les moyens. Mais de quelle « fin » sagit-il, quand on sait que les « moyens » représentent un tel cout pour la communauté en termes de manque à gagner au niveau du service à la population mais aussi de gaspillage des ressources provenant du contribuable ?
Que laction de ladministration publique soit étroitement soumise au contrôle du pouvoir politique est normal dans un État démocratique, où le pouvoir est en principe exercé par les représentants élus du peuple et non par des technocrates. Ladministration doit appliquer avec loyauté et dans le respect des lois les décisions prises par les exécutifs, dont elle constitue en quelque sorte le « bras armé » .
Toutefois, ce contrôle démocratique ne peut sexercer efficacement sil y a confusion entre les pouvoirs. Or, telle est bien la situation actuelle. En plaçant leurs affidés à tous les niveaux des services publics, les partis politiques ont fait de la fonction administrative leur chasse gardée. Ils ont ainsi contribué à mettre en place un système où la ligne de démarcation entre le politique et ladministratif est devenue de moins en moins visible, se qui, paradoxalement, rend en fait illusoire le contrôle du second par le premier. Le fonctionnaire dit « politisé » , devrait plutôt être qualifié de « politicien fonctionnarisé » qui, à titre bien sûr officieux, occupe au nom de sa formation politique un emploi public, souvent à titre définitif.
Outre son déficit démocratique, la confusion entre les sphères politique et administrative a un autre effet pervers : elle compromet gravement le rôle de conseil et dassistance que ladministration doit jouer auprès du pouvoir politique dans la réalisation de ses objectifs. Cette mission dexpertise devient en effet problématique à partir du moment où les chefs dadministration agissent eux-mêmes en « politiques » plutôt quen techniciens.
Le citoyen-électeur-contribuable est dès lors confronté à un système politico-administratif sur lequel il na plus guère de prise et que les Gouvernements régionaux et communautaire ont considérablement renforcé en désignant à la tête des administrations régionales et communautaire des mandataires hyperpolitisés et en recrutant des milliers de contractuels.
Les réformes proposées par le GERFA ne visent donc pas uniquement à améliorer le fonctionnement de ladministration au sens strict.
Leur enjeu est beaucoup plus fondamental : lexercice de la démocratie elle-même.